Contre-Temps Académie : des formations originales qui croisent le fer des disciplines artistiques

Contre-Temps Académie : des formations originales qui croisent le fer des disciplines artistiques
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Au cœur de la Vendée, dans le magnifique château de la Flocellière, la danseuse-comédienne Coralie Pineau et le comédien-cascadeur Jimmy Leroy-Schneiter viennent de lancer une initiative originale : Contre-Temps Académie, l’organisation de sessions interdisciplinaires à destination des professionnels et des amateurs, qui mêlent les arts traditionnels – chant, danse et comédie – avec des disciplines plus spécifiques telles que l’acrobatie et surtout l’escrime artistique.

Pendant quinze jours et à cinq reprises dans l’année, Zorro et le Bourgeois gentilhomme, le fleuret et la danse contemporaine s’entrecroisent, se heurtent et s’étreignent.

Chaque session peut accueillir une cinquantaine de stagiaires en internat ; la toute première formation se déroulera du 4 au 16 août prochains.

Entretien avec le cofondateur de Contre-Temps Académie, Jimmy Leroy-Schneiter.

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Comment le projet est-il né ?

Contre-Temps Académie est un projet que j’ai monté avec ma compagne [Coralie Pineau, NDLR]. Je suis comédien-cascadeur depuis huit ans, elle danseuse-comédienne depuis six ans. Nous cherchions des formations à faire pour perfectionner nos activités artistiques, mais sans jamais vraiment trouver ce qu’il fallait. Nous avons alors eu l’idée de créer les formations idéales, celles que nous aurions aimé avoir. Contre-Temps Académie est là pour nourrir le milieu du spectacle, trop souvent fermé à nos yeux. L’idée est d’ouvrir nos portes au plus de monde possible, ce qui explique que nos sessions, qui durent systématiquement quinze jours, aient lieu pendant les vacances scolaires.

Si les sessions durent systématiquement quinze jours, qu’est-ce qui différencie la formation de courte de celle continue ?

La formation découverte dure quinze jours, tandis que la formation continue consiste en cinq sessions au fil de l’année. Il faut par ailleurs ajouter la formation AFDAS pour les intermittents ; nous sommes actuellement dans les démarches pour que nos sessions soient éligibles auprès de l’organisme.

L’AFDAS ne manque pas de propositions de formations, or vous dites n’avoir pas trouvé de sessions correspondant à vos attentes. Qu’est-ce que vous proposez de différent ?

Je suis entièrement d’accord avec vous sur la quantité des formations proposées, mais il manque toujours ce côté pluridisciplinaire qui nous est cher. L’AFDAS ne propose généralement qu’une discipline à la fois, ce qui est certes bien, à condition de pouvoir attendre un ou deux ans pour être aidé financièrement et suivre d’autres stages. Nous proposons quant à nous une formation accélérée, afin de préparer des artistes complets le plus possible. Nous entendons souvent que les Américains savent tout faire, contrairement aux Français. Ce n’est pas la question ! Si nous nous donnons les moyens, nous pouvons y parvenir. C’est le pari que nous faisons, à travers cinq disciplines majeures : le chant, la danse, la comédie, l’acrobatie et l’escrime artistique.

Autant les trois premières disciplines sont évidentes, autant les deux dernières, surtout l’escrime artistique, semblent relever d’un choix personnel. Qu’est-ce qui a motivé vos choix ?

La première raison est simple : je suis cascadeur spécialisé dans l’escrime et touche à l’acrobatie. Il se trouve par ailleurs que ma compagnie de spectacles, Contre-Temps, regroupe ses arts là. Pour qu’il y ait un lien entre l’école et la compagnie, nous avons fait de ces arts nos disciplines majeures. Nos professeurs sont ainsi, en partie, des artistes professionnels qui œuvrent dans cette compagnie. Enfin, ces disciplines nous paraissent importantes à deux titres : d’une part de plus en plus de spectacles, aussi bien circassiens, de cabaret ou de comédie musicale, demandent des acrobates, d’autre part les acrobates de formation ont souvent des lacunes en théâtre.

Mais l’escrime est un art très spécifique…

Oui, c’est vrai. Mais avec un ami, qui passe en ce moment le diplôme pour être maître d’armes et qui sera notre enseignant à l’académie, nous avons vraiment un coup de cœur pour l’escrime, parce que c’est une discipline trop méconnue et qui est souvent considérée comme ringarde. Nous voulons moderniser cette vision, en montrant que l’escrime artistique dans le cadre d’un combat scénique est la même que celle que l’on voit au cinéma. C’est un art très riche.

Pourquoi privilégier la totale immersion par l’internat ?

C’est tout simplement pour permettre à tous de venir, y compris ceux qui viennent de loin. Les journées étant intenses, les échanges humains seront riches. C’est un peu comme les compagnies qui partent en tournée : l’aventure artistique se double d’une aventure humaine. On aimerait qu’à la fin de chaque session il y ait un petit spectacle ouvert à tous, en Vendée.

Vos sessions se veulent pour « toutes générations confondues ». Vous acceptez vraiment tout le monde, y compris un retraité qui n’aurait jamais pris un cours artistique de sa vie ?

Oui, complètement. Tout le monde est le bienvenu, car notre slogan est vraiment « l’entrée de tous les artistes », bien que nous n’assurions pas derrière d’une qualification professionnelle. Nous avons envie que ce stage s’adresse à la fois aux artistes en quête d’une compétence supplémentaire et aux personnes qui ont toujours voulu essayer le théâtre, la danse ou l’acrobatie, sans jamais oser franchir le pas. Les stagiaires sont ensuite répartis par petits groupes de huit à douze personnes, en fonction de la spécialité choisie et du niveau.

La spécialité choisie ? Je pensais que c’était interdisciplinaire !

Chaque stagiaire pose un choix principal : une discipline qu’il a envie de travailler tout particulièrement. Les matinées seront consacrées à cet art, tandis que les après-midis seront destinées à la découverte d’autres disciplines.

Le château de la Flocellière est situé à proximité du Puy-du-Fou. Avez-vous des liens privilégiés avec le parc à thème ?

Il n’y a aucun lien direct entre l’académie et le Puy-du-Fou. J’y ai travaillé huit ans, Coralie y travaille toujours, et c’est pourquoi nous sommes installés à proximité. Le seul lien est finalement que nous sommes Vendéens.

Propos recueillis par Pierre GELIN-MONASTIER

Renseignements & inscriptions : Contre-Temps Académie.
Coût de la formation : 1 600 € tout compris (hébergement, restauration, matériel…).
Remise de 10 % pour toute inscription avant la fin du mois de mars.



 

 

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