« Cornélius, le meunier hurlant » : Finlandais et Cévenol

« Cornélius, le meunier hurlant » : Finlandais et Cévenol
Publicité

Un meunier venu de nulle part s’installe près d’un petit village coupé du monde. Il y construit un moulin, y fabrique la meilleur des farines. Il n’a qu’un seul défaut : la nuit tombé, il hurle à la mort, empêchant les villageois de trouver le sommeil.

Cornélius, le meunier hurlant, AfficheOn attendait avec gourmandise le premier long de Yann Le Quellec qui avait sorti en 2012 deux moyens métrages enthousiasmants : « Je sens le beat qui monte en moi » et « La Quepa sur la Vilni ». On l’attendait d’autant plus qu’il adaptait un roman du loufoque auteur finlandais Arto Paasilinna qui, depuis qu’il a été tardivement traduit en français (« Le Lièvre de Vatanen » écrit en 1975 n’est traduit qu’en 1989) s’est acquis dans l’hexagone un public fidèle.

On est bien déçu par le résultat qui ne fonctionne pas.
Pourtant ce western poétique, cette comédie grave, cet hymne à la différence avait de quoi séduire. Comme dans « Je sens le beat… », Yann Le Quéllec filme des corps : celui massif et gigantesque de Cornélius Bloom interprété par Bonaventure Gacon (des faux airs de Depardieu jeune), celui gracile et séduisant de Carmen Cardamome, la fille du maire interprétée avec toujours autant de fraîcheur par Anaïs Demoustier. Il a même demandé à Maguy Marin de les chorégraphier dans des séquences aussi belles qu’enlevées.

Sa fable gentiment absurde se laisse voir sans déplaisir. On se laisse conquérir par l’ambiance bon enfant de ce village d’opérette ; on est impressionné par les paysages sauvages des Cévennes et par ce moulin steampunk construit à partir de rien ; on est attendri par la folie douce de Cornélius et par l’amour naïf qui l’unit à Carmen. Mais, ce sympathique bric-à-brac, aussi pétri soit-il de bonnes intentions et de bonnes idées, ne suffit pas à faire un film avec un sujet et un point de vue.

Le public ne s’y est pas trompé qui a boudé la sortie de « Cornélius… », quasiment sorti des écrans au bout de quelques semaines.

 

Tony PARODI



  • Sortie : 02 mai 2018
  • Genre : Comédie dramatique
  • Classification : tous publics
  • Avec Bonaventure Gacon, Anais Demoustier et Gustave Kervern
  • Scénario & dialogues : Yann Le Quellec
  • Images : Sébastien Buchmann
  • Musique : Martin Wheeler
  • Chant : Iggy Pop
  • Décors : Florian Sanson
  • Costumes : Sandrine Bernard
  • Distribution : Ad Vitam

En savoir plus sur le film avec CCSF : Cornélius, le meunier hurlant

Cornelius le meunier hurlant



Découvrir toutes nos critiques de films



Publicité

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *