« Don’t Worry, He Won’t Get Far On Foot » : le biopic résilient de Gus Van Sant

« Don’t Worry, He Won’t Get Far On Foot » : le biopic résilient de Gus Van Sant
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Né sous X, alcoolique à treize ans, tétraplégique à vingt-et-un, John Callahan n’a pas eu une jeunesse facile. D’autres que lui auraient pu sombrer. D’ailleurs l’accident qui le prive de l’usage de ses membres ne le dissuade pas de continuer de boire.

Mais, grâce à la chaleur amicale d’un groupe d’Alcoolique anonymes, grâce à l’amour d’une femme, grâce surtout à la pratique du dessin qui fera connaître ce dessinateur au trait provocateur du monde entier, John Callahan va commencer une nouvelle vie.

Un scénario défaillant malgré une ouverture réussie

Gus Van Sant, Don’t Worry, He Won’t Get Far On Foot (affiche)On comprend l’intérêt que Gus Van Sant a trouvé dans la rédemption de John Callahan, originaire, comme le cinéaste, de Portland dans l’Oregon. Le personnage est attachant qui refuse toute démagogie, dans ses œuvres comme dans sa vie, et cultive une capacité étonnante à déplaire. En ces temps où la résilience est à la mode, ce « feel good movie » pourra toucher.

Sa première demie-heure fait d’ailleurs illusion, qui entrelace plusieurs chronologies avec une étonnante maestria : une réunion des AA où John Callahan fait retour sur son passé, sa vie débridée et alcoolique au début des années 80, son arrivée à l’hôpital après son accident et sa terrible rééducation.

Mais le film souffre d’une cruelle défaillance de scénario. Aucune tension ne l’innerve, aucun fil ne le tend, aucun enjeu ne le fait avancer. Gus Van Sant se borne à raconter, aussi brillamment soit-il, l’histoire d’un homme qui s’en est sorti.

Ce biopic sirupeux et inconsistant s’étire sur près de deux heures. Il rappelle Will Hunting – avec Robin Williams auquel le rôle de John Callahan était promis – et Harvey Milk dont je n’ai jamais partagé l’admiration respectueuse dont il fait l’objet.

Interprétation étincelante et l’ente somnolence

L’interprétation est étincelante : Joaquin Phoenix, qui aligne ces temps-ci les rôles titres, confirme qu’il est l’un des plus grands acteurs de sa génération, Jonah Hill surprend dans un rôle à contre-emploi, même Rooney Mara parvient à sauver son personnage de la caricature… Mais cette interprétation ne suffit pas à tirer le spectateur de la lente somnolence dans laquelle il a tôt fait de glisser.

Tony PARODI

 



Gus Van Sant, Don’t Worry, He Won’t Get Far On Foot, États-Unis, 2018, 113mn

  • Sortie : 4 avril 2018
  • Genre : drame
  • Classification : tous publics
  • Avec Joaquin Phoenix, Jonah Hill, Rooney Mara, Jack Black, Beth Ditto, Olivia Hamilton, Udo Kier, Kim Gordon, Carrie Brownstein, Emilio Rivera, Ken Tatafu, Angelique Rivera
  • Image : Christopher Blauvelt
  • Distribution : Metropolitan Filmexport

En savoir plus sur le film avec CCSF : Don’t Worry, He Won’t Get Far On Foot

Gus Van Sant, Don’t Worry, He Won’t Get Far On Foot, avec Jonah Hill



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