Mélanie Beder : “Grâce à cette pièce, le public peut revenir aux questions existentielles que ne se posent que les enfants quand ils grandissent”

Mélanie Beder : “Grâce à cette pièce, le public peut revenir aux questions existentielles que ne se posent que les enfants quand ils grandissent”
Publicité

Pour cet Avignon Off 2021, la compagnie B621 revient avec une pièce créée il y a trois ans : La nuit du Thermomètre, de Diastème. L’histoire d’une petite fille de douze ans qui trouve sa mère dans le coma et décide d’appeler son meilleur ami en renfort, afin de traverser la nuit par des mots et du sens.

AVIGNON IN/OFF 2021

Rencontre avec la directrice artistique de la compagnie B612, Mélanie Beder, qui signe la mise en scène.
.

La nuit du Thermomètre évoque tout à la fois la découverte macabre d’une petite fille de douze ans et la nuit qu’elle passe avec son meilleur ami, Simon, avec qui elle évoque les grandes questions existentielles. Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce texte théâtral de Diastème ?

Précisément ce mélange d’enfance et de maturité à la fois. Ces enfants passent la nuit à refaire le monde tout en veillant sur la mère de Lucie, en coma éthylique dans la pièce d’à côté. Ce sont des enfants, donc nous leur pardonnons tout – leurs mots, leur avis radical sur des sujets sérieux – et restons attendris quand nous redécouvrons avec eux ces premières sensations de peur, de tristesse, d’amour… Nous pensons qu’ils ne savent pas de quoi ils parlent, et plus la pièce avance, plus nous comprenons que ce sont eux qui ont des choses à nous apprendre.

Comment avez-vous construit la mise en scène ?

C’est en essayant de respecter l’intimité de la chambre de Lucie que s’est construite la mise en scène : un matelas comme tout décor et une bonne dose d’images mentales et d’imagination. Subtilement, nous entrons dans sa tête pour y découvrir ses pensées, ses rêves, ses peurs et ses amis… Porté par la musique, la danse et les textes chantés, qui font partie intégrante de la formation des acteurs et qui sont autant de moyens d’expressions pour Lucie et Simon, le public peut s’immerger dans une ambiance à la fois merveilleuse et… urbaine. La rencontre de deux mondes que l’on peut penser opposés et qui pourtant habitent et coexistent dans tous les univers internes des ados.

Quel sens peut porter aujourd’hui cette pièce qui cherche à étreindre le monde avec un regard pré-adolescent ?

La pièce pousse au questionnement. C’est l’enjeu principal : se poser des questions sur notre monde. Pourquoi fonctionne-t-il ? Comme fonctionne-t-il ? Pourquoi les traditions ? Pourquoi la société ? Pourquoi la routine ? Grâce à cette pièce, le public peut revenir aux questions existentielles que ne se posent que les enfants quand ils grandissent.

Après un an et demi de crise sanitaire et de restrictions politiques, vous présentez votre spectacle à Avignon. Où et quand vous retrouver ?

Nous serons au Théâtre BO Avignon – pile entre la gare et les remparts de la ville – du 9 au 25 juillet à 21h30 (relâche les jeudis). Faire partie de cet Avignon après un an de restrictions est très important pour nous. Tant moralement pour l’équipe, qui a besoin de s’activer, que politiquement, pour montrer que nous sommes là envers et contre tout.

Propos recueillis par Nadège POTHIER

.



 

Publicité

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *