« People that are not me » : un film direct, important

« People that are not me » : un film direct, important
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Curieux film que ce premier long-métrage de la réalisatrice israélienne Hadas ben Aroya. Presque anthropologique le film décrit une jeunesse déroutée et déroutante, qui n’a de repères que sur les réseaux sociaux, comme si elle avait perdu la notion de la rencontre physique, « dans la vraie vie ».

« Je voulais faire un film sur moi, sur mes amis et ma génération. Je voulais faire un film qui ne soit ni biographique ni pornographique, un film qui serait représentatif de ce que beaucoup de gens de mon âge traversent. » (Hadas Ben Aroya)

Hadas ben Aroya, People that are not me (affiche)Le personnage principal Joy (jouée par la réalisatrice) ne veut pas rester seule, ne supportant pas la séparation d’avec son petit ami. Elle fait alors un peu tout et n’importe quoi pour… on se sait trop d’ailleurs, compenser son manque affectif ? remplir la vacuité de ses journées ? se prouver qu’elle existe ?

Elle provoque des rapports avec un bon ami Nir, étudiant logorrhéique et azimuté, ou avec un homme de passage, mais cela ne marche pas vraiment, agissant lors de ces rencontres comme sur son smartphone, d’une façon directe, voire brutale et toujours maladroite, comme si elle pouvait faire et défaire une relation de la même façon que l’on aime ou on n’aime plus sur les réseaux sociaux.

Pourtant le personnage est attachant, il n’a aucune mauvaise intention, bien au contraire. On le voit à plusieurs occasions chercher à plaire à l’autre, mais toujours sans s’engager, ou en tout cas en pensant que cela ne l’engage pas.

La réalisatrice filme ces instants de vie de façon très directe dans des plans serrés sans fioritures, sans effets superflus, collant ainsi adroitement à son propos.

Est-ce là le portrait d’une jeunesse en quête de sens et sans moyens d’y parvenir ? Si c’est le cas, le constat est lourd. Les réseaux sociaux ont perverti le sens du mot « connecté » en faisant perdre le mode d’emploi des relations humaines. Est-ce le futur et très proche monde auquel la réalisatrice pense que l’on va aboutir ?

Quoi qu’il en soit, ce film est important car il fait prendre conscience que quelque chose ne va pas dans la façon dont les relations sociales et humaines évoluent, et oblige le spectateur à se questionner à ce propos. Du grain à moudre, donc.

Laurent SCHÉRER

 



Hadas ben Aroya, People that are not me, Israël, 2018, 80mn

  • Sortie : 24 octobre 2018
  • Genre : drame
  • Classification : non renseigné
  • Avec : Hadas ben Aroya, Yonatan Bar-Or, Netser Charitt, Meir Toledano, Hagar Enosh
  • Image : Meidan Arama
  • Son : Neal Gibbs
  • Montage : Or Lee-Tal
  • Musique : Yuval Shenhar
  • Distribution : Wayna Pitch

En savoir plus sur le film avec CCSF : People that are not me

Hadas ben Aroya, People that are not me



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