Un os fatigué… bizarre d’os !
L’os, la charpente du corps
Nos 206 os constituent la structure du corps qui, grâce à sa composition, est à la fois légère, souple et solide. Ces nombreux os, servent de support aux mouvements indispensables à la vie et à la pratique d’une activité spécialisée, telle que la danse, le théâtre, la musique, … D’autre part, le crâne et la cage thoracique comprenant les côtes, le sternum et les vertèbres ont pour fonction de protéger certains organes vitaux (cœur, poumons, cerveau, …). Sans cette charpente, nous serions incapable de nous mouvoir à l’encontre de la gravité. Les os ont une multitude de formes selon la fonction de chaque partie du corps, mais, globalement, ils sont constitués d’os spongieux, de la cavité médullaire, du tissu osseux et, en périphérie, du périoste et du cartilage.
Les enfants ont un « nouveau » squelette chaque année!
L’os est un tissu vivant et malléable dont le métabolisme est fonction du type d’activité physique, du genre, de l’âge et de l’hérédité. Un mécanisme permanent de destruction osseuse et de reconstruction osseuse permet un remodelage des os en fonction des contraintes répétées. Ainsi, chaque année un enfant renouvelle entièrement ses os, alors que, chez l’adulte, 20 à 30% du tissu osseux est renouvelé. Cette reconstruction rapide chez l’enfant assure la croissance, mais, peut aussi induire des troubles liés à la contrainte. Ainsi, chez les danseurs, lorsque l’en-dehors est « trop forcé », une modification de la forme du tibia en rotation est souvent observée.
La fracture de fatigue… un os stressé!
La contrainte liée à une activité physique solidifie le tissu osseux jusqu’à une certaine limite à partir de laquelle des pathologies peuvent survenir, telle que la fracture de fatigue. C’est une fragilité osseuse liée l’hypersollicitation d’un os dans la pratique artistique. Cette augmentation de contrainte ne permet plus à l’os de se régénérer, d’autant plus lorsque d’autres facteurs augmentent la fragilité tels que les déséquilibres alimentaires, l’hérédité, … L’os est alors fatigué et se fragilise de plus en plus, jusqu’à présenter des micro-fissures. Chez les danseurs, 12% des pathologies de sur-sollicitations sont des fractures de fatigue. Les métatarsiens (pied) sont les os les plus touchés, car ils sont directement contraints par les sauts et les mouvements de l’ensemble du corps. Le diagnostic de la fracture de fatigue reste difficile et se complète habituellement par l’utilisation de l’imagerie IRM. La douleur est très localisée et se déclare à chaque mouvement qui sollicite la structure osseuse concernée. Au repos, le plus souvent aucune douleur n’est présente.
Si cet appel de l’os n’est pas écouté… crac, voici la fracture vraie
Lorsque le diagnostic de fracture de fatigue est posé, il faut absolument que l’artiste respecte un vrai repos de quelques semaines pour éviter le risque de complication en fracture vraie, ou l’apparition de douleurs chroniques. Car, lorsque l’os est fragilisé, un simple petit impact peu générer une vraie fracture. C’est cela le plus difficile, car la douleur n’empêche pas complètement de danser, de marcher, de bouger donc si c’est pendant une tournée, il est parfois compliqué de s’arrêter, même si les risques sont élevés.
Nos os nous protègent, mais, protégeons-les…
Chez les danseurs, les facteurs intrinsèques favorisants les fractures de fatigues sont des déséquilibres musculaires, une raideur articulaire, des capacités d’équilibre peu optimales et un mauvais alignement osseux. Les facteurs extrinsèques sont : la mauvaise technique, un mauvais équipement (costumes, chaussures, chaussons, sol, …) et une modification de l’entrainement (créations, travail technique spécifique, mauvais horaires, …). La plupart de ces éléments peuvent être travaillés individuellement par des pratiques complémentaires luttant contre tous ces risques. Mais, la prévention passe surtout par une bonne planification du travail de l’artiste. Par exemple, si dans une nouvelle création, la partie présentant des sauts techniques est importante, il faut augmenter progressivement la charge de travail et prendre le temps de corriger immédiatement les défauts. Concernant l’alimentation, de nombreuses controverses existent, il semble que le plus efficace soit d’avoir une alimentation équilibrée sans excès ou omission totale de certains aliments.
Le mouvement protège l’os en le rendant plus solide, mais, attention de ne pas l’épuiser!
Les informations et conseils proposés s’inscrivent dans une logique de prévention. Ils ne peuvent en aucun cas se substituer à la consultation d’un médecin ou d’un professionnel de santé pour l’établissement d’un diagnostic précis et la prescription d’un traitement