Vidéo. Anouk Grinberg et Nicolas Repac sortent la parole du ghetto de la folie

Vidéo. Anouk Grinberg et Nicolas Repac sortent la parole du ghetto de la folie
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Anouk Grinberg a commencé une carrière cinématographique dès ses treize ans, tournant depuis avec Bertrand Blier, Philippe Garrel ou Jacques Audiard. Elle a travaillé pour Jacques Lassalle, Didier Bezace ou Patrice Chéreau, et en 2018 à nouveau avec Alain Françon (Un mois à la campagne de Tourgueniev). Son travail la porte vers des textes de grande humanité. Depuis une dizaine d’années, elle peint et expose régulièrement.

Alter ego d’Arthur H depuis quinze ans (L’Or noir, L’Or d’Éros), auteur de projets musicaux (Swing swing avec la chanteuse malienne Mamani Keita, Black box, aux sources de blues), le guitariste, compositeur, arrangeur et producteur Nicolas Repac est un maître du métissage contemporain toujours en quête de nouvelles collaborations artistiques.

Les deux artistes signent une proposition artistique originale, Et pourquoi moi je dois parler comme toi, à partir de textes d’Aloïse Corbaz, Samuel Daiber, Joseph Heu, Justine Python, Jeanne Tripier, Adolf Wölfli.

Ils ont répondu aux questions de Laurent Goumarre lors du point presse. Profession Spectacle vous en livre les meilleurs extraits.

Présentation de Et pourquoi moi je dois parler comme toi

On les prenait pour simples, dérangés. Ils étaient juste réfractaires à une norme, ou plus réceptifs à certains canaux de l’esprit. Pendant leurs années d’enfermement, ils ont écrit des missives pour qu’on se souvienne d’eux. Paroles d’espoir, d’amour, confessions, reproches, incompréhensions, désirs fous, leurs textes dits d’art brut sont d’authentiques chants de vie. « Je ne veux pas qu’on me rature de la circulatute », écrit Daiber Samuel Ernest que nul jusqu’à aujourd’hui n’avait lu.

Le plus souvent, ces femmes et ces hommes enfermés dans des institutions ne savaient pas pourquoi, et aucun d’eux, bien sûr, ne pensait faire de l’art. Et pourtant. « C’est l’art à la naissance de l’art » pour Anouk Grinberg qui, avec la complicité de Nicolas Repac, décide de faire entendre ces écrits inconnus du public où éclatent des paroles d’une force absolue, riches d’inventions langagières. En joignant leurs « voix » de comédienne et de musicien, ils font résonner ces auteurs méconnus avec des poètes tels que Henri Michaux, Emily Dickinson ou Ingeborg Bachmann. Car l’essentiel est « de faire sortir ces textes du ghetto de la folie, et d’épouser la vie qu’ils contenaient. Même si parfois c’est triste, c’est gai. Parce qu’on y retrouve nos frères ».

 

Maïlys GELIN

 



 

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