10 janvier 1897 : Vincent d’Indy peint la passion nue

10 janvier 1897 : Vincent d’Indy peint la passion nue
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Instant classique – 10 janvier 1897… 122 années jour pour jour. Vincent d’Indy (1851-1931), c’est un peu le chaînon oublié de la musique française.

Le sévère directeur de la fameuse Schola cantorum n’était sans doute pas assez novateur pour son époque. Et puis, c’était un homme de contrastes, voire de contradictions (qui n’en a pas ?) : chauvin un peu grincheux, il virait même au franchouillard, alors qu’il admirait profondément la musique allemande. À la tête de la Schola cantorum, il attaquera sans relâche la musique de Debussy, alors qu’à titre personnel, Debussy le subjuguait…

Ce n’en est pas moins un compositeur de haute volée, comme en témoignent quelques œuvres hélas très rarement jouées aujourd’hui, même la plus célèbre, la symphonie cévenole. En 1896, il compose un poème symphonique tiré d’un poème d’Izdubar, un poète assyrien, dont le titre est “Istar”.

Istar est la déesse de l’amour et de la guerre (curieux, ce mélange… et pourtant). Elle descend aux Enfers chercher celui qu’elle aime. Elle doit franchir sept portes correspondant aux sept murs d’enceinte. À chaque porte, elle doit se dépouiller d’un bijou ou d’un vêtement. Comme elle n’était sans doute pas assez couverte (les étés assyriens sont chauds), elle arrive donc absolument nue aux Eaux de la Vie, d’où elle ramènera l’amant convoité.

Vincent d’Indy déploie des trésors d’invention harmonique et des atmosphères chatoyantes. Une œuvre méconnue créée aux Concerts Ysaye à Bruxelles, avec un immense succès.

Cédric MANUEL



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Rubrique : « Le saviez-vous ? »



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