12 octobre 1931 : souvent Rachmaninov varie…
Instant classique – 12 octobre 1931… 87 années jour pour jour. C’est en France que Sergueï Rachmaninov, pianiste virtuose mondialement célébré depuis la fin du XIXe siècle et compositeur assumant son néo-romantisme à rebours des avant-gardes (qui l’ont donc méprisé, alla Boulez), écrit en 1931 ses variations sur un thème d’Arcangelo Corelli.
Le Russe, qui avait fui son pays à l’arrivée des Bolcheviques au pouvoir, avait en effet une maison à Clairefontaine. Le thème qu’on entend revenir ici dans ces vingt variations est celui d’une danse espagnole de la Renaissance, qu’Arcangelo Corelli avait lui aussi utilisé pour des variations. Ce sont donc des variations de variations… Elles viennent d’ailleurs après celles que Rachmaninov avait écrites sur un thème de Chopin, de Schumann, de Mendelssohn ou, plus célèbres (mais pour piano et orchestre), de Paganini.
Les variations sur un thème de Corelli sont très abouties mais leur tonalité d’ensemble, en ré mineur, les rend souvent plutôt sombres. Elles sont en tout cas dépouillées, ascétiques même, à la différence de nombreuses œuvres de « Rach », qui obligent à déployer une virtuosité parfois indigeste lorsqu’elle prend le pas sur la profondeur de la musique. Ce n’est pas le cas ici, sous les doigts de Vladimir Ashkenazy – grand spécialiste de Rach.