13 septembre 1842 : joyeux anniversaire, Clara Schumann !

13 septembre 1842 : joyeux anniversaire, Clara Schumann !
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Instant classique – 13 septembre 1842… 176 années jour pour jour. Robert Schumann est amoureux. Follement. Clara Wieck est pour lui cette sorte d’Everest qui lui fera toujours regarder devant et vers le haut.

Pour la conquérir, elle qui n’en demande pas tant, il doit se battre comme un lion pour l’arracher à son père, célèbre professeur de piano, qui refuse toute idée de mariage, y compris en l’empêchant par la force. Batailles, procès, voici comment une histoire terriblement romantique finit dans les prétoires, ce qui tuerait n’importe quelle passion séance tenante, rien qu’à l’entrée du juge.

Mais Robert Schumann peut enfin épouser Clara, en 1840. Dès lors, plus que jamais, il compose. Pour elle et pour le monde, ce qui revient au même. Des lieder, une symphonie, puis, en 1842, il est pris d’une frénésie créatrice et compose son premier cycle de musique de chambre. En huit mois, il réalise sept œuvres majeures, et en premier lieu les quatuors.

Clara était une grande pianiste, très célèbre quoi que fort jeune encore. La voilà qui part sans lui en tournée au printemps. Seul, triste, il achète les partitions des quatuors de Mozart et de Beethoven, qu’il étudie méticuleusement. Clara revient enfin et soudain tout se met à s’assembler sur les portées. Il mettra à peine sept semaines pour écrire les trois, puisque quand on aime, on ne compte pas.

Fier comme Artaban, tremblant comme une feuille, il attend patiemment le 13 septembre. Clara fête ce jour-là ses 23 ans et le cadeau de Robert, ce sont ces trois quatuors. « Ce fut un jour plein de joie et de plaisir […] Tout ce que je puis dire des quatuors est qu’ils me ravissent jusque dans le détail. Tout y est neuf, mais clair, travaillé avec délicatesse mais toujours dans le vrai style du quatuor », écrira-t-elle.

Schumann peut être satisfait de son effet. Peut-être a-t-il dansé avec elle sur le dernier mouvement du troisième quatuor, conclusion joyeuse d’un cycle si inspiré. Heureux les amoureux qui profitent ainsi de leur printemps. L’automne n’est pas loin, qui va jeter sur l’esprit de Schumann une ombre de plus en plus noire, qui le dévorera bientôt.

Cédric MANUEL



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Rubrique : « Le saviez-vous ? »



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