14 mars 1852 : Schumann et l’obsession de la fatalité

14 mars 1852 : Schumann et l’obsession de la fatalité
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Instant classique – 14 mars 1852… 168 ans jour pour jour. Robert Schumann ne pouvait qu’aimer lord Byron. Certaines caractéristiques de l’œuvre de ce dernier mais aussi de sa personnalité, comme cette hantise de la mort, ou celle de la folie, rencontraient chez le compositeur un écho tout particulier.

Robert Schumann décide donc de composer une musique de scène pour le poème dramatique Manfred de Byron, qu’il réalise entre 1848 et 1849, avec une dizaine de numéros, avec des mélodrames, solos et chœurs. Il révise cette première partition en 1851, date à laquelle il réalise l’ouverture. C’est la seule pièce qui restera jusqu’à nos jours à l’affiche, le reste de la musique de scène étant oublié, malgré quelques reprises çà et là.

Cette ouverture est l’une des œuvres phares du romantisme en musique. On dit que Schumann l’a composée alors qu’il était déjà torturé et terrifié par des voix intérieures qu’il entendait – on sait comment cela finira.

Il s’agit d’un résumé de l’argument : Manfred aimait d’un amour incestueux sa sœur Astarté, ce qui l’a conduite au suicide. Il veut aller vers les abîmes pour lui demander pardon. Mais la voix de sa sœur lui dit qu’il ne pourra trouver la paix qu’en expirant. Manfred se donne donc la mort et trouve l’apaisement auprès de sa sœur.

L’ouverture symbolise surtout les tourments du héros, qui entend les appels de sa sœur et qui en est pétri d’angoisse. Bon, vous aurez compris que ça ne vous fera pas vous gondoler de rire. Mais quelle musique ! Très proche de l’univers de Schumann, dont il captait l’essence et tout le romantisme parfois le plus noir, Leonard Bernstein donne de l’ouverture une interprétation aussi fiévreuse que peut l’être le héros. C’est une plongée magnifique dans un monde ténébreux écrasé par la fatalité.

Cédric MANUEL



Un jour… une œuvre musicale !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »



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