15 février 1914 : une dernière valse de Ravel avant la catastrophe

15 février 1914 : une dernière valse de Ravel avant la catastrophe
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Instant classique – 15 février 1914… 105 années jour pour jour. L’histoire des « valses nobles et sentimentales » de Maurice Ravel est assez mouvementée. C’est d’abord une œuvre pour piano seul, composée en 1911.

Pour sa création, salle Gaveau, on organise une étrange compétition : le public devait deviner le nom du compositeur de ces nouveaux morceaux. Mais voilà, ces derniers sont accueillis fort mal et Ravel a beaucoup de mal à faire admettre qu’il en est bien l’auteur. L’année suivante, il décide d’orchestrer ces pièces et c’est cette version qui est créée sous la direction de Pierre Monteux au Casino de Paris il y a tout juste cent cinq ans, six mois avant que tout ne bascule dans l’horreur.

Comme il s’agit de danses, la partition a même servi de cadre à un ballet pour la danseuse Natacha Trouhanowa, intitulé par Ravel Adélaïde ou le langage des fleurs et qu’il créera lui-même (bien qu’il fût un piètre chef d’orchestre).

Dans cette partition audacieuse, pleine de dissonances (Ravel annonce cet autre chef-d’œuvre que sera La Valse), l’auteur dit son intention de « composer une chaîne de valses à l’exemple de Schubert. À la virtuosité qui faisait le fond de Gaspard de la Nuit succède une écriture nettement plus clarifiée, qui durcit l’harmonie et accuse les reliefs de la musique ».

On y entend des rythmes certes ternaires, mais souvent pleins de mystère, et dont on imagine bien que l’atmosphère à la fois scintillante, déstructurée et voilée pourrait être filmée par un Tim Burton. Ici, c’est Claudio Abbado, dans une version qui fait autorité, qui vous entraîne sur la piste.

Cédric MANUEL



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Rubrique : « Le saviez-vous ? »



 

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