18 janvier 1934 : regarder devant pour oublier le passé

18 janvier 1934 : regarder devant pour oublier le passé
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Instant classique – 18 janvier 1934… 86 ans jour pour jour. Franck Bridge (1879-1941), dont très peu d’œuvres sont aujourd’hui jouées ailleurs qu’Outre-Manche, est pourtant l’un des plus grands compositeurs britanniques.

D’abord très traditionnel dans sa vision de la musique, pacifiste convaincu, Franck Bridge est transformé par la Première Guerre mondiale. Pendant cette dernière et à sa suite, Bridge devient un compositeur tourné vers les musiques contemporaines, l’avant-garde. Mais alors qu’il aurait pu en devenir un symbole célèbre, il est resté très isolé, méprisé par les traditionalistes et tenu à l’écart par les autres avant-gardistes. Franck Bridge est par ailleurs le professeur de Britten, lequel lui vouait une très profonde admiration.

C’est particulièrement dans la musique de chambre qu’il trouvera la forme la plus aboutie de son expression artistique. En 1932, le compositeur achève ainsi sa sonate pour violon et piano, qui clôt une période créative très féconde.

Œuvre complexe, elle est conçue comme une arche, d’un seul tenant. On y entend mille tourments, sans vrai moment d’apaisement, comme si les millions de fantômes d’une guerre qui l’a horrifié, treize ans après l’armistice, le poursuivaient encore. La partition est dédiée à Elizabeth Sprague-Coolidge, pianiste et riche mécène américaine, qui a toujours soutenu Bridge.

L’œuvre est créée le 18 janvier 1934, mais suscite de vives réactions négatives de la presse, qui dénonce une œuvre trop moderne et peu accessible. Benjamin Britten, lui, prendra toujours la défense de son cher professeur.

Cédric MANUEL



Un jour… une œuvre musicale !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »



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