18 juin 1821 : la révolution Weber

18 juin 1821 : la révolution Weber
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Instant classique – 17 juin 1957… 61 années jour pour jour. Dès le début des années 1810, Carl Maria von Weber avait pensé adapter une vieille légende parlant de balles magiques et diaboliques, mais il avait abandonné l’idée.

C’est son ami Johann Kind, à Dresde, qui lui fait découvrir quelques temps plus tard la nouvelle de Johann Appel, Der Freischütz (qu’on peut traduire par « Le franc-tireur »), histoire fantastique propre à stimuler le génie mélodique de Weber, dont Kind, qui en tire le livret pour l’opéra à venir, change le cours pour imposer une fin joyeuse.

Carl Maria von Weber mit trois ans à parachever sa partition, qui débute par une ouverture qui reste encore aujourd’hui comme son extrait le plus célèbre. Mais l’œuvre fourmille partout du génie wébérien ; elle est accueillie à sa création au Königliches Schauspielhaus de Berlin dans une atmosphère de triomphe, comme partout en Allemagne puis en Angleterre, et dans le reste du monde.

C’est que l’événement est considérable. Plus que tout autre, Der Freischütz inaugure l’opéra national allemand, affranchi des influences italiennes, et dont les caractéristiques essaimeront dans toute l’Europe centrale et orientale. Carl Maria von Weber, ne part pas de rien : il reprend et renouvelle la tradition du Singspiel avec ses dialogues parlés, a beaucoup écouté ses contemporains Louis Spohr et Ernst Theodor Amadeus Hoffmann dans l’utilisation de l’orchestre, dans le choix d’un sujet fantastique à grand spectacle à la française, sans renoncer au charme mélodique finalement très italianisant. En somme, Weber réussit une synthèse proprement nationale qui ouvre une nouvelle ère menant à Richard Wagner.

Parmi les grands airs de l’œuvre, on compte à l’acte II le solo de l’héroïne Agathe, qui tremble pour son franc-tireur de Max, tenté par le diable pour réussir le concours de tir qui lui permettra de l’épouser. Ce solo « Wie nahte mir der Schlummer » est ici superbement interprété par Nina Stemme, finaliste lors du concours “Singers of the world” à Cardiff en 1993, et où l’on remarque dans le jury, Dame Joan Sutherland.

Cédric MANUEL



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Rubrique : « Le saviez-vous ? »



Photographie de Une – Schauspielhaus – Konzerthaus de Berlin (crédits : Ansgar Koreng – Wikipédia)



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