23 février 1835 : Halévy, l’homme d’un seul opéra, voire moins…

23 février 1835 : Halévy, l’homme d’un seul opéra, voire moins…
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Instant classique – 23 février 1835… 183 ans jour pour jour. Jacques Fromental Halévy avait terminé la partition d’un opéra-comique laissé inachevé par Ferdinand Hérold, Ludovic, en 1833. Cela lui avait gagné ainsi le privilège de présenter une oeuvre à lui pour l’opéra de Paris. On lui adjoint pour cela THE librettiste d’alors, Eugène Scribe, et on lui promet une distribution de stars, au premier rang desquelles le ténor légendaire Adolphe Nourrit.

Ensemble (ténor compris, qui modifiait tout en fonction de la place qui lui était accordée), ils montent donc ce qui va devenir le seul opéra de Fromental Halevy que la postérité retiendra (et encore, on le verra, pour un seul air) : La Juive.

Évidemment, l’histoire est compliquée (qui a dit « comme d’hab ? ») et contient même quelques relents nauséabonds, d’autant que Scribe ne s’est vraiment pas tué à la tâche et que, par ailleurs, tout le monde s’est acharné à provoquer des coupures un peu partout. Mais comme l’opéra a investi des sommes colossales dans un spectacle délirant, le public vient en masse et réserve un triomphe qui durera plus d’un demi-siècle avant de disparaitre et de ne revenir timidement qu’à la fin des années 90.

On ne racontera donc pas cette histoire pour ne pas allonger l’article. Mais l’extrait choisi aujourd’hui est évidemment l’air célèbre que chantent tous les ténors du monde, « Rachel, quand du seigneur la grâce tutélaire », suivi d’une cabalette clôturant l’acte IV. La particularité de cet air, devenu tube des récitals, est qu’il a été imposé par Adolphe Nourrit, lequel en a même écrit les paroles, ci dessous. Ici chanté par le grand Éléazar de ces 15 dernières années, Neil Shicoff. 

Éléazar
« Rachel, quand du Seigneur
La grâce tutélaire
À mes tremblantes mains confia ton berceau,
J’avais à ton bonheur
Voué ma vie entière.
Et c’est moi qui te livre au bourreau !
J’avais à ton bonheur
Voué ma vie entière,
Et c’est moi qui te livre au bourreau !
Mais j’entends une voix qui me crie :
Sauvez-moi de la mort qui m’attend !
Je suis jeune et je tiens à la vie,
Ô mon père épargnez votre enfant,
Je suis jeune et je tiens à la vie,
Ô mon père, ô mon père, épargnez votre enfant !
Ah ! Rachel, quand du Seigneur
La grâce tutélaire
À mes tremblantes mains confia ton berceau,
J’avais à ton bonheur
Voué ma vie entière.
Et c’est moi qui te livre au bourreau !
Rachel, je te livre au bourreau !
Rachel, c’est moi, moi,
moi qui te livre au bourreau !
Et d’un mot, et d’un mot arrêtant la sentence,
D’un mot arrêtant la sentence
Je puis te soustraire au trépas !
Ah ! j’abjure à jamais ma vengeance,
J’abjure à jamais ma vengeance,
Rachel, non tu ne mourras pas ! »

Cédric MANUEL



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Rubrique : « Le saviez-vous ? »



Photographie de Une – Une juive devant le mur des Lamentations (AAP)



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