26 avril 1899 : attention, chef-d’œuvre… méconnu (on parie ?)
Instant classique – 26 avril 1899… 119 années jour pour jour. Jean Sibelius a 33 ans lorsqu’il met en chantier sa 1ère symphonie – en réalité la seconde, si on compte avant la fresque symphonique Kullervo pour solistes, chœur et orchestre ; mais c’est en tout cas la première instrumentale.
Il n’a pas un rond, mais l’État lui accorde une bourse qui va lui permettre de terminer ce qui constitue son premier grand chef-d’œuvre, où l’on entend déjà tout ce qui fera le Jean Sibelius de la complète maturité : les climats tantôt orageux, tantôt mélancoliques, ces grands espaces qui vous emmènent en voyage, ces crescendi irrésistibles, ce sens de la mélodie qui vous prend et ne vous lâche pas.
Tout le génie du compositeur est déjà là, n’en déplaise aux Pierre Boulez et autres grincheux. C’est lui-même qui en dirige la création ce 26 avril 1899 à Helsinki.
Infatigable défenseur de cette œuvre et d’ailleurs de toutes les symphonies du Finlandais, Leonard Bernstein en avait laissé une intégrale pionnière dans les années 60 avec New York, alors que le compositeur venait de mourir et n’avait plus composé une note depuis 30 ans. Mais c’est à la fin de sa propre vie, à la fin des années 80 avec les Wiener Philharmoniker, que Bernstein laissa le témoignage le plus poignant. Il est toujours difficile de dire si un interprète est fidèle à l’esprit d’une œuvre, il faudrait ressusciter le compositeur pour ça ; mais le sens des contrastes, la clarté des timbres, les climats, tout y est. Le disque et la vidéo en ont gardé la mémoire vivante. Et c’est tant mieux car le chef américain y donne autant à voir qu’à entendre.
Et comme je ne sais pas choisir entre les quatre fantastiques mouvements de ce chef-d’œuvre hélas assez peu connu, eh bien pour une fois, je vous livre toute la symphonie !
À chaque jour son instant classique !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »
