3 octobre 1822 : Home sweet home… mais lequel ?

3 octobre  1822 : Home sweet home… mais lequel ?
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Instant classique – 3 octobre 1822… 198 ans jour pour jour. Beethoven écrit une ouverture « haendelienne » pour la réouverture du théâtre de la Josephstadt : une œuvre intéressante mais que le compositeur n’aura de cesse de conspuer par la suite.

Non, ce n’est pas pour sa pendaison de crémaillère que Ludwig van Beethoven écrit en septembre 1822 une ouverture pour la « consécration de la maison ». C’est le directeur du théâtre de la Josephstadt, qui allait rouvrir ses portes, qui la lui avait commandée pour le 3 octobre

En septembre, Beethoven se trouve en cure à Baden. Alors qu’il se promène dans l’Helenenthal avec son ami Schindler – qui sera l’un des chefs d’orchestre du nouveau théâtre – et son neveu Karl, le compositeur trouve deux motifs qu’il fredonne à ses compagnons. Schindler trouve le premier tout à fait “haendelien”, propice à l’écriture d’une ouverture. Ça tombe bien, il en faut une à Beethoven. Lequel se précipite pour la coucher sur le papier. Tout se passe pour le mieux lors de l’inauguration. Mais patatras, notre bourru compositeur finit par détester son œuvre, qu’il trouve fort mauvaise. Il en fait le reproche à Schindler des mois après, lequel lui répond, un peu pincé (on le comprend) :

« Mais comment revenez vous aujourd’hui sur cette vieille histoire ? Si j’ai commis la faute de vous faire écrire cette ouverture, je porte bien volontiers cette faute, mais si les orchestres ne peuvent la jouer et l’exécutent mal, ce n’est tout de même pas ma faute […] Vous faites trop d’honneur à votre fidèle disciple Schindler en le chargeant de tels péchés. Je vous prie d’en finir avec cela. »

 

Mais rien à faire. Comme disait ma grand-mère, quand il avait une idée dans la tête, il ne l’avait pas aux pieds. En août 1824, soit près de deux ans plus tard, il remet ça et écrit à son éditeur Schott, à Mayence : « L’ouverture que vous avez reçue de mon frère a été exécutée ces jours-ci. J’ai reçu à son propos des éloges, etc. Qu’est ce que tout cela, comparé au grand maître de la musique, là-haut ! là-haut ! là-haut ! et à bon droit le plus haut ; qu’est tout cela ici-bas où cela n’excite que dérision ? Les nabots au sommet de tout !!!??? »

On le voit, l’ami Ludwig avait besoin de Temesta ou d’un bon seau d’eau. D’accord, ce n’est pas sa plus grande œuvre, mais il n’empêche qu’elle est intéressante, cette ouverture un peu oubliée, surtout quand elle est jouée comme ça, par l’orchestre Philharmonia, dirigé par le hiératique Klemperer.

Cédric MANUEL

 



Un jour… une œuvre musicale !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »



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