30 janvier 1919 : Delius dans les cordes

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Instant classique – 30 janvier 1919… 102 ans jour pour jour. Le concerto pour violon de Frederick Delius est de nature impressionniste, épousant la forme classique sans vraiment y adhérer. En un seul mouvement, cette œuvre ne manque pas de charme, juste un peu de nerfs.

Frederick Delius est venu tardivement aux créations plus formelles, telles que les concertos. Il ne voulait pas s’enfermer dans un cadre qui lui paraissait trop corseté, qu’il jugeait peu naturel pour l’expression de la musique et donc sa respiration. Mais il évolue au début des années 1910, davantage pour essayer de plier la forme sonate à ses vues en matière de composition que l’inverse. On raconte que c’est l’audition d’une interprétation phénoménale du double concerto pour violon et violoncelle de Brahms qui l’avait un peu titillé.

Lorsque la guerre éclate, et alors qu’il s’est installé depuis plusieurs années en France, à Grez-sur-Loing, près de Fontainebleau et de Barbizon, dans les paysages de Sisley, il rentre en Angleterre et y écrit son concerto pour violon en 1916. C’est la rencontre de Delius avec le violoniste Albert Sammons qui aurait conduit à l’écriture de cette partition. Le violoniste virtuose a semble-t-il beaucoup contribué à écrire la partie soliste. C’est d’ailleurs lui qui crée le concerto une fois la guerre terminée, à Londres, sous la direction d’Adrian Boult, voici cent deux ans aujourd’hui.

C’est une œuvre assez caractéristique du discours continu et impressionniste de la musique de Delius. Fidèle à son principe, le concerto épouse la forme classique sans vraiment y adhérer : il est en réalité en un seul mouvement, mais qu’on peut découper en trois sections.

Comme souvent chez Delius, l’intérêt ne se départit pas toujours d’une certaine monotonie. C’est une musique qui avait conduit le métro londonien, il y a quelques années je crois, à la choisir…. pour chasser les jeunes squatteurs… Mais ne soyons pas injuste, elle ne manque pas de charme, juste un peu de nerfs.

Cédric MANUEL

 



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Rubrique : « Le saviez-vous ? »



 

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