7 mai 1809 : le plus Français des compositeurs tchèques

7 mai 1809 : le plus Français des compositeurs tchèques
Publicité

Instant classique – 7 mai 1809… 211 ans jour pour jour. Antonin Rejcha est né à Prague en 1770. Orphelin, il apprend la musique auprès de son oncle et devient flutiste dans l’orchestre de la cour de Bonn, aux côtés d’un jeune altiste qui n’est pas encore connu, mais qui s’appelle déjà Beethoven

Les guerres révolutionnaires puis impériales le poussent à fuir ces contrées tourmentées et il finit par s’installer durablement à Paris. Il s’agit rien moins que l’un des pédagogues les plus importants du XIXe siècle. Sa science du contrepoint le conduira à être nommé professeur au Conservatoire en 1819, puis il est naturalisé français en 1829, avant d’être élu à l’Institut en 1835.

« J’ai toujours aimé passionnément la France. C’est là où j’ai ma manière de voir et de sentir. » Ses traités de mélodie, de composition et d’harmonie font autorité et auront une profonde influence sur nombre de compositeurs français, de Berlioz à Gounod. Encore un avec lequel l’Histoire est un peu ingrate ! Lorsqu’il meurt en 1835, Berlioz écrit ceci : « Toujours tranquille dans sa marche, sourd à la voix de la critique, peu sensible à l’éloge, il n’attachait extérieurement de prix qu’aux succès des jeunes artistes dont l’éducation lui était confiée au Conservatoire et auxquels il donnait ses leçons avec tout le soin et toute l’attention imaginables. »

Il y a 211 ans, Rejcha présente précisément aux Parisiens sa 3e symphonie, qui regorge elle aussi d’idées. C’est même cette œuvre, composée à l’automne 1808, qui ouvre la matinée de ce dimanche 7 mai 1809 dans la salle du Conservatoire. Il y applique les principes exposés dans ses traités, avec beaucoup de finesse. « Un artiste sans goût est comme un philosophe sans raison », disait-il.

Certes, nous ne sommes pas là devant un génie de la trempe de Beethoven, mais il n’en reste pas moins injuste que ce pauvre Rejcha soit ainsi tombé dans l’oubli. Du coup, comme un clin d’œil, l’interprétation du 1er mouvement, que j’ai choisi ici, est réalisée par la…. Beethoven Academie. Non mais.

Cédric MANUEL



Un jour… une œuvre musicale !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »



Publicité

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *