8 décembre 1849 : Verdi et le tournant “Luisa Miller”

8 décembre 1849 : Verdi et le tournant “Luisa Miller”
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Instant classique – 8 décembre 1849… 171 années jour pour jour. Giuseppe Verdi termine en six semaines seulement la partition de Luisa Miller, un opéra d’un nouveau genre, où la musique se met toujours plus au service du drame. Un tournant !

Au moment de la création d’Alzira, Giuseppe Verdi avait signé un engagement pour une nouvelle œuvre, contrat qu’il n’avait aucune envie d’honorer. Il lui fallut bien s’y plier lorsque les Napolitains, qui n’en étaient pas à une vexation près, menacèrent de jeter le librettiste Salvadore Cammarano en prison. Le choix du livret s’était finalement porté sur Friedrich von Schiller et son Kabale und Liebe, devenu Luisa Miller. Cammarano envoya son texte à Verdi mi-août 1849. Six semaines plus tard, la partition était bouclée.

Giuseppe Verdi se rendit alors à Naples et eut à nouveau l’occasion de se fâcher, rôle dans lequel il était passé maître. Le ténor Bettini était si mauvais qu’il fallut le remplacer au dernier moment et, par ailleurs, le théâtre n’avait plus les moyens de payer à Verdi ce qu’il lui devait, ce qui avait le don d’exaspérer le dur en affaires qu’il était. Il menaça donc de tout annuler, ce à quoi le duc de Ventignano, membre du conseil d’administration du théâtre, répondit en menaçant à son tour Verdi de lui interdire la sortie de la ville. Verdi surenchérit en affirmant qu’il demanderait l’asile politique avec sa partition à un navire de guerre français qui se trouvait alors dans la baie.

Une fois de plus le compositeur l’emporta et l’œuvre fut créée le 8 décembre dans d’excellentes conditions, avec grand succès. Et ce n’est pas par hasard : par les choix opérés par le compositeur, qui avait supervisé de très près l’élaboration du livret, c’est un opéra d’un nouveau genre, où l’on n’entend plus que quelques réminiscences du style inspiré de Donizetti et où la musique se met toujours plus au service du drame. Moins de deux ans plus tard naîtra Rigoletto.

Malheureusement peu représenté de nos jours, Luisa Miller a cependant connu quelques heures de gloire, dont voici un exemple au Met, avec quelques monstres sacrés, il y a une quarantaine d’année, dans un ensemble typiquement verdien.

Cédric MANUEL



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Rubrique : « Le saviez-vous ? »



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