8 mars 1902 : symphonie du grand Nord-Est… ou l’anti-Boulez

8 mars 1902 : symphonie du grand Nord-Est… ou l’anti-Boulez
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Instant classique – 8 mars 1902… 116 années jour pour jour. La 2e symphonie de Jean Sibélius est sans doute la plus célèbre et aussi la plus jouée au concert. Pour les Finlandais, elle est, à l’instar du démonstratif poème symphonie Finlandia, l’œuvre nationale par excellence, voire nationaliste, contre l’occupant russe.

Et pourtant, Jean Sibélius y voyait d’abord une symphonie « romantique » et l’a conçue lors d’un voyage en Italie, à Rapallo. Ses 3e et 4e mouvements sont enchaînés : le scherzo, très agité, laisse brièvement place à une mélodie très douce avant de déboucher sur le merveilleux finale, implacable montée vers la lumière, sublime.

Leonard Bernstein fut un défenseur acharné de la musique de Sibélius (inutile de vous dire combien un Boulez, par exemple, la méprisait… On verra où en sera Boulez dans 114 ans !) et l’a jouée très tôt dans les années 50. Il y revint à la toute fin de sa vie, pour des enregistrements publics qui font encore référence, comme ici avec le Philharmonique de Vienne auquel il transmet, avec son énergie coutumière et parfois excessive, tout son amour pour cette musique, avec des tempi néanmoins un peu élargis, mais qui conviennent ici parfaitement.

Écoutez donc le tapis de cordes à 10’55/11’25 par exemple… Et puis, enfin, ce long tourbillon crescendo qui vous prend et ne vous lâche plus. Les Philharmoniker sont sur un nuage.

Tout se lit sur le visage de Bernstein lorsqu’il baisse les bras. Une merveille.

Cédric MANUEL



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Rubrique : « Le saviez-vous ? »



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