8 novembre 1822 : le nouveau voyage de Schubert

8 novembre 1822 : le nouveau voyage de Schubert
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Instant classique – 8 novembre 1822… 196 années jour pour jour. Six ans après son fameux lied Der Wanderer, Franz Schubert – juste après avoir laissé en chantier la célèbre symphonie qui restera inachevée – entreprend l’écriture d’une fantaisie pour piano seul.

Au départ, elle ne porte pas de nom, mais elle est pourtant publiée quelque mois plus tard avec ce titre définitif de Wanderer-Fantasie. Il s’agit à l’origine d’une commande par un riche amateur, pianiste lui-même et qui voulait mettre à l’épreuve sa propre virtuosité.

Loin de ses chefs-d’œuvres intériorisés, pleins d’humanité souffrante ou heureuse selon les moments, Franz Schubert écrit donc une œuvre uniquement virtuose. À tel point que lui-même, pourtant extrêmement doué, ne réussit pas à la jouer : « Alors que Schubert jouait un jour sa Fantaisie dans un cercle d’amis et qu’il restait en panne dans le dernier mouvement, il bondit de son siège et s’écria : “c’est au diable de jouer cette pacotille !” », écrit son ami Leopold Kupelwieser.

Ainsi, personne n’ose l’exécuter en public. Signe de sa difficulté, la fantaisie est habituellement écrite pour quatre mains ; or c’est la première fois que Schubert en écrit une pour deux… Autre signe : Franz Liszt, virtuose parmi les virtuoses, s’en emparera bientôt.

Ce chef-d’œuvre ébouriffant tient finalement son titre d’une citation un peu déformé de son lied Der Wanderer dans l’adagio. Point de pathos, mais un élan irrésistible. La fantaisie est ici interprétée par le grand Sviatoslav Richter, en public… avec ses quatre mains…

Cédric MANUEL



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Rubrique : « Le saviez-vous ? »



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