RIP. Gérard Jouannest, compositeur de Jacques Brel, Juliette Gréco et Abd al Malik

RIP. Gérard Jouannest, compositeur de Jacques Brel, Juliette Gréco et Abd al Malik
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La mélodie de « Ne me quitte pas » c’était lui. Le pianiste Gérard Jouannest, homme de l’ombre de Jacques Brel puis de Juliette Gréco, dont il fut l’époux, laisse la chanson française orpheline d’un de ses plus grands compositeurs. Le musicien, si discret dans la vie mais connu de tous les amateurs de chanson, est décédé mercredi à Ramatuelle (Var) à l’âge de 85 ans.

[avec AFP]

Fils d’ouvrier, né à Vanves le 2 mai 1933, Gérard Jouannest suit des études musicales classiques, notamment avec Yvonne Léfébure, épouse du compositeur Olivier Messiaen, et subvient aux besoins de sa famille en étant accompagnateur pour le groupe Les Trois Ménestrels.

Instant décisif : rencontre avec Jacques Brel en 1959

En 1959, le producteur Jacques Canetti lui fait rencontrer Jacques Brel, alors à la recherche d’un accompagnateur.« Ne me quitte pas/Il faut oublier/Tout peut s’oublier » : par ces mots, Brel, traumatisé par une séparation amoureuse, tient l’entame d’un des plus célèbres morceaux de l’histoire de la chanson française. Car derrière, des notes au piano l’accompagnent, imposant un contrepoint qui magnifie la mélodie.

Tout est déjà là dans le talent si subtil de Jouannest, qui, ironie de l’histoire, n’a pas été crédité dans « Ne me quitte pas », puisqu’il n’était pas encore inscrit à la Sacem. S’ensuivent dix ans d’une collaboration parfois agitée : « Bruxelles », « Madeleine », « Les vieux », « Mathilde »…

Collaboration durable : 48 ans avec Juliette Gréco

Jacques Brel, qui a décidé d’arrêter de chanter, lui présente Juliette Gréco en 1968, à qui le duo a écrit « On n’oublie rien ». L’heureux hasard a fait le reste : le pianiste de Gréco étant hospitalisé, la « muse de Saint-Germain-des-Prés » fait alors appel à Gérard Jouannest. Ils ne se quitteront plus et créeront un répertoire riche d’une centaine de chansons : « Mon fils chante », « Vivre », « Les années d’autrefois », « Un jour d’été »…

Leur relation, longue de 48 ans et qui se voit encore sur scène en 2016 lorsqu’il l’accompagne, avant qu’un accident de santé ne l’oblige à arrêter sa tournée, dépasse le cadre professionnel : la chanteuse et le compositeur se marient en avril 1988.

Artiste engagé et dénicheur de talents

Artiste engagé à gauche, qui soutient la candidature de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, Gérard Jouannest est à l’affût des nouveaux talents.

Celui qu’on surnomme « Monsieur Gréco », fait appel pour les derniers albums enregistrés de la femme de sa vie, à la nouvelle scène française incarnée par Miossec ou encore Benjamin Biolay au début des années 2000.

En 2006, il collabore notamment avec Abd al Malik pour son deuxième album, Gibraltar, qui le révèle. Passionné et généreux, il rend un immense hommage au jeune artiste, médusé face à lui lors d’une interview sur RFI.

RIP



Photographie de Une – Gérard Jouannest en octobre 2011 (crédits : Erio Tac / Wikipédia)



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2 commentaires

  1. Et non, la mélodie principale de « Ne me quitte pas », n’est pas de Jouannes, mais de Brel ! Brel jouait une mélodie à la guitare. Il a demandé à son pianiste de reprendre cette mélodie beaucoup plus lentement au piano. Jouannest l’a fait en y ajoutant en plus sa petite touche qui a plut à Brel. C’est ainsi que Jouannest à commencé à co-composé avec Brel pour la première fois, car avant ça, Jouannest n’avait jamais composé, contrairement à Brel. Et c’est parce que Brel a vu tout le potentiel de son pianiste qu’il le sollicitera plusieurs fois et le poussera ainsi à devenir compositeur.

  2. Il faut arrêter de dire que Jouannest est le compositeur de Brel, car c’est faux ! Brel a composé plus de 80% de son œuvre lui-même, sans compter ses musiques de films. Jouannest a composé ou co-composé 36 chansons du répertoire de Brel, pas plus.

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