11 janvier 1851 : Schumann est (aussi) en retard

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Instant classique – 10 janvier 1851… 170 ans jour pour jour. Robert Schumann vous souhaite la bonne année ! Un peu en retard, certes, mais avec une œuvre très profane dans laquelle il est largement question des fêtes très arrosées qu’on donne généralement à cette occasion.

Non mais on n’a pas idée de créer un Chant du Nouvel An un 11 janvier ! C’est trop tard… Vous me direz qu’on peut théoriquement se souhaiter la bonne année jusqu’au 15. D’aucuns disent qu’on peut même aller jusqu’au 31 janvier. Mais c’est généralement ceux qui n’arrivent pas à les adresser dans les temps normaux (je ne saurais leur jeter la pierre !).

Aussi, quand on commence à composer un 27 décembre, il ne faut pas s’étonner de ne pas être prêt à temps ! Mais voilà, Robert Schumann n’avait pas vraiment d’excuses. Car lorsqu’il pose les premières notes sur son papier à musique, nous sommes le 27 décembre… 1849. Il termine le 3 janvier suivant. Trop tard pour 1850, mais pas pour 1851… D’autant qu’il l’orchestre à l’automne 1850, au moment où sa petite famille et lui s’installent à Düsseldorf où il vient d’être nommé directeur de la musique de la ville. Une expérience qui s’avérera désastreuse et à laquelle il devra renoncer dès 1853. Et pourtant, cette partition sans prétention est créée dix jours après le Nouvel An dans cette ville.

Le poème que Schumann utilise est du grand Friedrich Rückert, qui inspirera tant Mahler plus tard. Pour la musique, le compositeur y lorgne vers Mendelssohn et contrairement à ce qu’on pourrait penser, il ne s’agit pas d’une œuvre solennelle ou religieuse. C’est au contraire très profane et il est dans le poème largement question des fêtes très arrosées qu’on donne généralement à cette occasion.

Las, l’œuvre est oubliée à peine créée, dans des conditions très imparfaites voici tout juste cent soixante-dix ans. Imparfaite, la quasi unique interprétation trouvable que voici l’est aussi, en partie à cause d’une prise de son trop cotonneuse, mais on peut néanmoins entendre le finale de cette partition qui ne fera pas date. Ça reste du Schumann quand même, hein !

Et donc (encore) bonne année !

Cédric MANUEL



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Rubrique : « Le saviez-vous ? »



 

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