9 janvier 1922 : Bartók se plie en 4

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Instant classique – 9 janvier 1922… 99 ans jour pour jour. Béla Bartók compose quatre pièces tout à fait indépendantes les unes des autres : l’une est mystérieuse, une autre est vigoureuse, une autre encore nous fait danser tandis que la dernière nous conduit au tombeau. Un résumé de la vie en somme !

Lorsqu’il compose en 1912 ses quatre pièces séparées, d’abord pour piano seul, Béla Bartók, trente-et-un ans, est depuis cinq ans professeur de piano à l’Académie royale de Budapest. L’année précédente, il a présenté son unique opéra, chef d’œuvre lyrique du XXe siècle, Le Château de Barbe-bleue. Il est le jeune papa d’un petit Béla (aux States, on aurait ajouté Junior), qu’il a eu avec sa très jeune femme Marta Ziegler, une de ses élèves qu’il a épousée un peu auparavant et qui n’avait que seize ans. Son étoile monte très haut déjà dans le ciel musical.

Ces quatre pièces sont tout à fait indépendantes les unes des autres. Bartók ne les orchestrera que près de dix ans plus tard, en 1921, voici donc cent ans. Elles prennent alors leur nom de « 4 pièces pour orchestre » et sont très contrastées, sans continuité, si bien qu’on peut parfaitement les écouter isolément. On trouve d’abord un Prélude, assez mystérieux, un peu nocturne, rêveur. Il est suivi d’un vigoureux Scherzo au rythme vif et à l’orchestration très cuivrée. Un Intermezzo vient ensuite nous faire valser, mais ce sera bien difficile car il s’agit d’une valse très lente, un peu atone, avant qu’une marche funèbre ne vienne fermer le ban.

C’est le Scherzo que j’ai finalement choisi. Il vous réveillera si besoin est et il me permet de mettre en avant un orchestre, qui n’a joué pour la première fois ces quatre pièces pour orchestre qu’en 1991. C’est l’orchestre symphonique de Chicago, ici dirigé peu après cette première exécution de la partition, par Pierre Boulez, grand spécialiste de Bartók. Et comme l’une des principales caractéristiques de ce merveilleux orchestre, membre des fameux « Big 5 » américains, c’est la qualité des cuivres, eh bien le Scherzo me paraît tout indiqué !

Cédric MANUEL



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Rubrique : « Le saviez-vous ? »



 

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