11 octobre 1830 : l’adieu de Chopin à sa Pologne

11 octobre 1830 : l’adieu de Chopin à sa Pologne
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Instant classique – 11 octobre 1830… 188 années jour pour jour. Frédéric Chopin n’a que très peu écrit pour l’orchestre et, je crois, jamais pour l’orchestre seul. Le piano est omniprésent dans sa production et l’orchestration ne pouvait de temps à autre que lui servir d’écrin, mais jamais d’étouffoir ni de prétexte à une démonstration qui l’aurait relégué au second rang.

À l’été 1830, alors qu’il se trouve pour quelques mois encore en Pologne, Frédéric Chopin compose ce qui constitue en fait son second concerto dans l’ordre chronologique de réalisation et de création, mais sa publication fut moins tardive que l’autre concerto, ce qui explique l’ordre définitif. Il dédie donc ce « 1er » concerto au pianiste Kalkbrenner et réalise une partition qui porte la marque de la jeunesse (il a alors 20 ans tout juste), dont beaucoup ont souligné la faiblesse orchestrale, justement, au point que certains prétentieux ont entrepris de le modifier, tel André Messager. Certes, le 1er concerto de Chopin ne cherche pas à atteindre les sommets de ceux de Beethoven ou Mozart, mais au moins, comme le disait Ravel lui-même, « dans cette musique, les traits sont inspirés ».

Énorme star dans son pays malgré son jeune âge, Chopin crée donc son œuvre ce 11 octobre 1830 et ce sera son dernier concert polonais avant qu’il ne parte pour Vienne, Munich, puis Stuttgart, avant de s’installer définitivement en France, au point que dans l’esprit de beaucoup de Français, il est devenu Français lui-même, voire même l’a toujours été.

La partie pour piano du concerto est réputée si difficile que c’est tout juste s’il ne faut pas jouer avec les pieds. Pas de quoi effrayer la grande Martha Argerich – dont Chopin est l’un des compositeurs de prédilection – et qui signa il y a presque cinquante ans avec Claudio Abbado et l’orchestre symphonique de Londres un enregistrement devenu mythique.

En voici la splendide romance (larghetto), mouvement lent suspendu qui vous fera rêver. Voici d’ailleurs ce qu’en disait Frédéric Chopin lui-même : « Il est maintenu dans un sentiment romantique, tranquille, en partie mélancolique. Il doit faire la même impression que si le regard se reposait sur un paysage devenu cher, qui éveille dans notre âme de beaux souvenirs, par exemple sur une belle nuit de printemps éclairée par la lune. »

Fermez donc les yeux, tiens, et vous verrez combien c’est vrai, même en automne.

Cédric MANUEL



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Rubrique : « Le saviez-vous ? »



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