13 février 1910 : une petite fête chez Thérèse

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Instant classique – 13 février 1910… 111 ans jour pour jour. Sur un poème de Victor Hugo, Reynaldo Hahn compose un ballet-pantomime en deux actes tout en délicatesse et légèreté.

La « Fête chez Thérèse », c’est d’abord un poème de notre cher Totor, qu’on trouve dans les Contemplations, à l’atmosphère amoureuse et où l’on trouve quelques personnages de la Commedia dell’arte avec pour héroïne centrale la duchesse Thérèse. Bien des années plus tard, Catulle Mendès et Reynaldo Hahn s’en inspirent pour l’Opéra de Paris, dans un ballet-pantomime, qui est aussi un pastiche car il reprend ou s’inspire d’autres œuvres comme Giselle par exemple, puisque l’action est supposée se dérouler au début des années 1840. Il reprend le titre du poème de Victor Hugo et situe cette fois l’action parmi les ouvrières, modistes et couturières du Paris de la Louise de Charpentier ou du Paris bohème de Murger, avec pour personnage principal une certaine Mimi Pinson.

C’est Mlle Stichel, maîtresse de ballet de l’opéra de Paris comme on disait alors, qui est chargée, à partir de septembre 1909, de régler ce petit spectacle en deux actes. L’œuvre fait l’objet d’un vrai teasing dans Le Ménestrel, qui donne les détails de la préparation de la première très tôt avant celle-ci, voici cent onze ans aujourd’hui. Les répétitions avaient commencé le 11 janvier et tout ceci est fort bien accueilli par la critique. Comme souvent, le ballet fait l’objet de suites d’orchestre pour en reprendre les principaux thèmes. Voici l’une d’entre elles, qui donne à entendre le style délicat et léger de Reynaldo Hahn, sans doute l’un des hommes que Proust a le plus profondément aimé et dont tous louaient la grande culture et le grand raffinement.

Et pour la peine, car personne n’est plus grand que Totor, voici pour illuminer votre journée la dernière strophe du poème initial de Hugo.

La nuit vint, tout se tut ; les flambeaux s’éteignirent ;
Dans les bois assombris les sources se plaignirent ;
Le rossignol, caché dans son nid ténébreux,
Chanta comme un poëte et comme un amoureux.
Chacun se dispersa sous les profonds feuillages ;
Les folles en riant entraînèrent les sages ;
L’amante s’en alla dans l’ombre avec l’amant ;
Et, troublés comme on l’est en songe, vaguement,
Ils sentaient par degrés se mêler à leur âme,
A leurs discours secrets, à leurs regards de flamme,
A leur cœur, à leurs sens, à leur molle raison,
Le clair de lune bleu qui baignait l’horizon.

Cédric MANUEL

 



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Rubrique : « Le saviez-vous ? »



 

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