19 février 1925 : Janáček entre dans la danse

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Instant classique – 19 février 1925… 96 ans jour pour jour. Influencé par Dvořák et Brahms, Leoš Janáček compose six admirables danses, qui ne seront pas jouées du vivant de leur auteur mais créées sous forme de ballet à Brno, la ville natale du compositeur.

Leoš Janáček a trente-cinq ans lorsqu’il compose des danses inspirées du folklore de l’est de la République tchèque et qui sont mal traduites en français, puisqu’on les appelle les danses lachiennes, alors qu’on devrait les appeler « Danses de Valaquie » (Valašsko en tchèque), du nom de la Valaquie morave, cette région s’étendant jusqu’en Roumanie (on peut aussi la trouver orthographiée en Valachie). Il s’agit d’un cycle de six danses qui sont tirées d’études réalisées par Janáček sur le matériau populaire local, dont l’esprit est proche des danses slaves de son illustre aîné Antonín Dvořák.

La première danse, Starodavny I (Antique I), alterne un rythme ternaire et binaire dans un ensemble globalement joyeux. La deuxième, Pozehnany (« La bénite »), est plus calme mais non moins gaie. La troisième, Dymak, est une danse païenne, très vigoureuse. La quatrième, Starodavny II (Antique II), se rapproche des danses hongroises de Johannes Brahms. La cinquième, Celadensky, est à deux temps comme une bourrée. Enfin, la dernière, « Pilky » (les scies), ressemble au début de la deuxième, mais évoque en son cœur une foule qui danse.

On le voit, les influences de Janáček restent Dvořák ou Brahms. Même si sa composition est originale, elle n’a pas encore les audaces harmoniques qui suivront dans l’œuvre du compositeur. C’est peut-être la raison pour laquelle ces admirables danses ne seront pas jouées du vivant de leur auteur. Elles seront crées sous forme de ballet à Brno, la ville natale du compositeur, voici quatre-vingt-seize ans aujourd’hui.

Pour ceux d’entre vous qui écouteront le lien sur YouTube, soyez un peu patients, la musique commence après vingt-cinq secondes. C’est l’orchestre philharmonique slovaque, évidemment très idiomatique dans ce répertoire, qui joue ces pièces entraînantes.

Cédric MANUEL



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Rubrique : « Le saviez-vous ? »



 

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