24 avril 1880 : rajoutez donc un peu de sucre dans votre sirop !

Publicité

24 avril 1880… 141 ans jour pour jour – Deux mois après avoir créé une berceuse charmante pour violon et piano, créée par le violoniste Ovide Musin, avec le compositeur au piano, Gabriel Fauré en assure l’orchestration : ou l’art d’ajouter du sirupeux à une œuvre qui ne manquait pas de douceur.

C’est d’abord pour violon et piano que Gabriel Fauré compose cette berceuse à trente-quatre ans, alors qu’il est chef de chœur et titulaire adjoint de l’orgue à l’église de la Madeleine. Sa réputation grandissant à petits pas, Fauré ne se faisait alors pas trop prier pour composer des piécettes à qui le demandait, en particulier les violonistes, qu’il aimait bien, lui-même étant pianiste. Une première sonate pour violon et piano, quelques années auparavant, n’avait d’ailleurs pas peu fait pour son prestige naissant. C’est le violoniste belge Ovide Musin (la Belgique a produit de très grands violonistes, notamment au XIXe siècle : Vieuxtemps, Musin, Ysaye…) qui crée donc cette délicate berceuse à la Société nationale de musique le 14 février 1880, avec Fauré au piano. Tout à fait un morceau de Saint-Valentin et d’ailleurs Fauré avait un cœur d’artichaut…

Très vite cependant, le compositeur décide d’orchestrer cette pièce. À peine deux mois plus tard, il présente sa version orchestrale au même endroit, avec le même soliste et l’orchestre d’Édouard Colonne. Le succès n’est pas moins grand.

Fauré ne tient pas en grande estime cette partition faite pour complaire et qui n’ajoute rien à sa gloire. Mais sa douceur ineffable, est tout à fait dans la manière du compositeur en cette fin de siècle, ici avec le violoniste – surtout connu comme chef aujourd’hui –  Yann-Pascal Tortelier (fils d’un des plus grands violoncellistes du XXe siècle, Paul Tortelier) et l’orchestre sirupeux à souhait du Capitole de Toulouse dirigé par Michel Plasson.

On pense en l’écoutant aux années 1980, où les clips à la télé avaient une sorte de voile brouillardeux. Si, si souvenez vous !

Cédric MANUEL

 



À chaque jour son instant classique !
Rubrique : éphéméride



 

Publicité

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *