Avignon 2018 – « Pêcheurs de rêves » : un récital poétique qui trompe la morosité

Avignon 2018 – « Pêcheurs de rêves » : un récital poétique qui trompe la morosité
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Au croisement de la chanson française et du théâtre, Laurent Brunetti et Mario Pacchioli nous entraînent au grand large, pêchant les mots, les mélodies oubliées et les souvenirs enfouis. Durant ce voyage, nous nous surprenons à retrouver quelques-uns de ces fragments qui nous ont forgés, jusqu’à faire de nous des hommes. À découvrir dans le Off d’Avignon, du 6 au 29 juillet 2018 à 19h35, au théâtre Au Chapeau Rouge.

[Avignon 2018]

Un récital poétique et tendre

Après un prélude aux accents de conte, comme si nous nous apprêtions à entrer dans un univers d’un autre temps, la voix de Laurent Brunetti s’élève pour célébrer les mémoires du « vieux piano », l’accompagnateur des bruyantes tavernes et des salons feutrés, le compagnon des soldats brisés et des généreuses fêtes.

Elle est particulièrement timbrée, cette voix qui découpe les syllabes comme on tourne les pages d’un livre. Elle surprend, à ne pas atteindre les notes aiguës, à ne pas descendre dans les tonalités plus graves, mais nous entraîne à sa suite à la recherche de ses « miettes de pain semées le long de nos sentiers ». On la surprend même à imiter – consciemment ou non – certaines inflexions de Jacques Brel, que l’artiste admire. La ressemblance ne s’arrête pas à cette seule dimension : le chanteur vit ses textes comme le comédien, le comédien chante son jeu comme le chanteur ; l’un et l’autre trouvent en cet intime dialogue une affinité certaine.

La poésie, l’originalité et la tendresse que dégage chacun de ces textes en font une œuvre unique : nous rions devant les truculences du styliste mortuaire, à « l’avenir dans le sarcophage », et les excès du glouton qui « se lapide de lipides » ; nous rêvons à contempler les vieux ponts de Paris réveillés par la pluie et cette lettre de Honfleur qui ne partira peut-être jamais ; nous marchons sur les chemins de Saint-Jacques, en « croyant de prophéties ou [en] mendiant de liberté », nous contentant de solitude, de petits bancs de bois fendillé et d’« une bougie à un euro ». Nous recueillons une à une ces parcelles inspirées, afin de les faire nôtres une fois le voyage achevé (le CD y aide évidemment).

Un accompagnement par le piano et la voix

Les arrangements de Mario Pacchioli, ainsi que son jeu scénique volontairement caricatural, accompagnent cette succession de bribes offertes, de réminiscences enfin honorées. D’une mélodie à l’autre, l’univers est déployé ; le récital réussit à nous transmettre la part de rêve que le titre promet.

Lorsque la voix de Mario Pacchioli s’élève à son tour, délicate et pointue, l’harmonie inattendue nous saisit, jusqu’à un vrai moment de grâce, lors de la chanson « Le chant des Nymphes ». Nous ne saurions que trop leur conseiller de poursuivre leur travail dans cette direction, car cette alliance vocale résonne comme une promesse. Une telle perspective pourrait être favorisée par les théâtres travaillant avec des écoles : le récital se prête tout à fait à l’apport de chœurs d’enfants dont le rôle serait de reprendre et d’accroître l’accompagnement vocal du musicien.

Pierre GELIN-MONASTIER

Pour leur nouvelle venue au Off d’Avignon, Laurent Brunetti et Mario Pacchioli offriront à leurs spectateurs quelques surprises et nouveautés dans la mise en scène.



DISTRIBUTION

Texte et chant : Laurent Brunetti

Arrangements et piano : Mario Pacchioli

Mise en scène : Pascal Arbeille

Lumières : Leslie Horowitz



DOSSIER TECHNIQUE

Informations techniques :

  • Public : tous publics.
  • Durée : 1h
  • Site Internet : Laurent Brunetti
  • Contacts : +33 (0)6 38 82 12 35 ou pecheursdereves [@] outlook.com

En téléchargement :



OÙ VOIR LE SPECTACLE ?

Tournée :

  • Du 6 au 29 juillet 2018 : Au Chapeau Rouge (Off d’Avignon)
    • Réservations : +33 4 90 84 04 03



FIN



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