8 mars 1898 : Richard Strauss célèbre Don Quichotte avec un violoncelle

8 mars 1898 : Richard Strauss célèbre Don Quichotte avec un violoncelle
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Instant classique – 8 mars 1898… 121 ans jour pour jour. C’est lors d’un voyage à Florence, curieusement, que Richard Strauss pense pour la première fois à consacrer une œuvre concertante au héros de Cervantès, Don Quichotte. Il imagine confier le rôle titre au violoncelle, alors que Sancho Pança serait incarné par l’alto.

Il termine l’œuvre fin 1897 et l’Introduction, thème avec variations et finale. Variations fantastiques sur un thème de caractère chevaleresque (titre complet) est créé le 8 mars 1898 à Cologne, sous la direction de Franz Wüllner et avec le violoncelliste Friedrich Grützmacher en soliste. Le concert se déroule fort bien et il en sera tout autrement à Paris deux ans plus tard !

Strauss déroule en effet une partition tragi-comique qui fait penser à son fameux Till l’espiègle, avec de l’humour, de l’absurde et beaucoup de tendresse. Chaque variation fait référence à un chapitre particulier de l’œuvre de Cervantès et les thèmes associés, jusqu’à ce doux finale, loin des grosses tartes à la crème alourdies que Strauss concocte parfois, lorsque, « revenu à la sagesse, Don Quichotte vit ses derniers jours dans la contemplation ». La mort du héros pathétique est illustrée par un glissando saisissant du violoncelle, l’orchestre autour de lui s’éteignant aussi pianissimo.

Je ne pouvais manquer avec cette œuvre de rendre hommage ce 8 mars à l’une des plus grandes violoncellistes du siècle dernier, hélas frappée trop tôt par une maladie cruelle, Jacqueline Du Pré. C’est un enregistrement étonnant d’une répétition avec l’orchestre New Philharmonia et le vétéran sir Adrian Boult.

Étonnant avant tout parce qu’on n’imagine pas du tout, avec une telle perfection, une telle clarté, le chant aussi bien capté d’un violoncelle qui est la pureté même, qu’il ne s’agit précisément que d’une répétition. On ne le découvre qu’à la toute fin, lorsque les membres de l’orchestre applaudissent ce moment rare.

La photo que l’on voit pour illustrer cela n’est cependant pas celle de ce moment, puisque le chef qu’on y voit n’est pas Adrian Boult, mais John Barbirolli.

Cédric MANUEL



Un jour… une œuvre musicale !
Rubrique : « Le saviez-vous ? »



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