La der des ders !

La der des ders !
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38e et dernière chronique de Philippe Touzet avant arrêt (buffet) complet du journal.

Arrêt Buffet

Comme aurait dit notre bon vieux George Harrison… All things must pass…

Et tous les scénaristes, auteurs de toutes disciplines littéraires confondues, pourront vous confirmer que toute histoire se décline en trois parties, le début, le développement et la fin.

Visiblement, nous sommes à la fin.

C’est donc ma dernière chronique Arrêt Buffet pour Profession Spectacle. Pour une raison tristement toute simple. Profession Spectacle cesse son activité à la fin du mois de septembre. Pour raisons financières. Je laisse, bien évidemment, le soin à la direction et au rédacteur en chef d’expliquer plus en détails les raisons de cet arrêt définitif.

Profession Spectacle est un magazine culturel en ligne gratuit. C’est à dire que vous pouvez le consulter pendant des heures sans bourse délier. Idem pour toutes les émissions en vidéo de Profession Culture. Et c’est là que le bât blesse. Sur Internet, royaume de la fausse gratuité, vous ne pouvez pas vous permettre ce type de générosité. Vous ne pouvez pas tenir ce type de modèle financier. Car, en fait, ce n’est pas un modèle financier.

D’un côté de la balance, vous avez la passion, l’enthousiasme, l’envie et le besoin d’aller vers l’autre, l’expertise, le professionnalisme, des centaines d’articles qui ont permis de découvrir et de soutenir des milliers d’artistes, des dizaines de vidéo qui ont permis de mieux comprendre les différents aspects et les multiples enjeux de nos métiers artistiques et de l’autre côté, vous avez l’argent. Ou plutôt le manque d’argent.

Profession Spectacle est un magazine de professionnels pour les professionnels. Toutes les personnes qui contribuent, de près ou de loin, à l’existence et à la qualité de ce magazine sont rémunérées. Ce qui veut dire que d’ici quelques jours, certains vont perdre des piges, ce qui est une chose mais d’autres vont perdre leur boulot, ce qui en est une autre, vous en conviendrez aisément.

Quand Pierre Gelin-Monastier, le rédacteur en chef, m’a proposé d’écrire une chronique bimensuelle, je n’ai pas hésité une seconde. Même si je n’avais jamais écrit une chronique de ma vie. Mais je suis de nature curieuse. Je voulais déjà savoir si je pouvais tenir le rythme car écrire une chronique tous les quinze jours, ça n’a l’air de rien mais ce n’est pas rien ! Faut déjà trouver le sujet et se renouveler un minimum…

Pierre m’a donné carte blanche, il n’est pas intervenu une seule fois en presque deux ans, je le remercie ici pour sa confiance.

Bon, je dois dire et si je le dis pas maintenant, après ça sera trop tard, j’aime bien le titre… Arrêt Buffet. Voilà, c’est tout. Je ne vais pas aller plus loin dans l’auto-satisfaction. Mais j’aime bien le titre.

Puisque nous en sommes aux aveux, je dois avouer que je me suis bien amusé au cours de ces 38 chroniques. Cela m’a permis d’écrire des papiers en lien avec l’actualité, dernièrement les incendies en Gironde mais aussi sur l’occupation de l’Odéon, la présidentielle…

D’écrire des articles de fond, Autrices de théâtre/la grande injustice et Écrire du théâtre aujourd’hui (trois ans après), de passer de la fiction à l’interview (Denis Goulette), de me frotter à la critique littéraire à travers les deux beaux livres de Jean-Claude Berutti, Je savais à peine le nom de ton pays et Lettre ouverte à Molière, mais aussi le remarquable essai signé Gilles Costaz et Daniel Bensky, Dialogue sur le Théâtre Français – Inter/dits de scènes. De me lancer dans la critique de fictions radiophoniques avec le magnifique Vie entre parenthèses d’Antonio Otero Seco, France Culture, réalisation de Pascal Deux.

De transmettre mon émotion face à la pièce de théâtre Les fugitifs égarés, de l’autrice ukrainienne Neda Nejdana. D’écrire tout le bien que je pense de la série de portraits vidéo Je suis là, du réalisateur Dominic Furgé. D’oser le canular, Philippe Touzet, conseiller à la culture pour les artistes-auteurs. En parlant de ça, vous ne pouvez pas savoir le nombre de gens qui ont cru à ce fake, comme on dit maintenant. C’est ahurissant. Ce qui prouve bien que sur Facebook, la plupart des « amis » regardent la photo, le titre mais ne cliquent quasiment jamais sur le lien. Sauf si c’est une vidéo de chats. Cela m’a permis aussi de rendre hommage à René de Obaldia. Et de me pencher sur certains souvenirs, Histoire d’une pièce et Sean ConneryEt ainsi de suite…

J’espère aussi et surtout que les lecteurs et les lectrices de mes chroniques se sont bien amusés et qu’ils ont été parfois intéressés, interpellés, intrigués par certains de mes papiers.

En tout cas, en ce qui me concerne, c’était un plaisir.

J’ai commencé ma chronique par une chanson, terminons par une chanson…

The end.

Philippe TOUZET

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Lire les dernières chroniques de Philippe Touzet :
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– Vie entre parenthèses d’Antonio Otero Seco : dans les geôles franquistes
Philippe Touzet, conseiller à la culture pour les Artistes-Auteurs
Sean Connery
Lettre ouverte à Molière de Jean-Claude Berutti
Panser le droit d’auteur
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Auteur de théâtre, scénariste de fictions radio, président des Écrivains associés du théâtre (E.A.T) de 2014 à 2019, Philippe Touzet tient une chronique bimensuelle dans Profession Spectacle depuis janvier 2021, intitulée : « Arrêt Buffet ».



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